Création le 7 février 2013 à La Ferme du Buisson
En 1935, le neuro-physicien américain André Bristlecone défendait l’idée que “sans réaction physique, il n’y a pas d’émotion”. Lors de ses conférences, il invitait le public à pleurer en pratiquant un ensemble d’exercices physiques et mécaniques. Il démontrait que, dans la personne qui pleure, on peut distinguer des schémas, comme si l’émotion laissait des traces dans le corps d’un sujet.
Aujourd’hui, Jean-benoît Mollet, artiste de cirque et comédien, va tenter de reproduire l’une de ces expériences. Il va utiliser une des machines fabriquée par Bristlecone et destinée à réaliser des cartes biométriques émotives pour pénétrer dans le subconscient de volontaires et mesurer l’amplitude de l’irrésistible besoin de pleurer. Dans cette mise en pratique particulièrement physique et acrobatique, il va aussi puiser dans les domaines de la poésie, de la fiction et des représentations cinématiques pour interroger notre rapport à l’émotion aujourd’hui.
Autour de l’artiste performeuse Cille Lansade, les compagnies Anomalie (fr) et Dorina Fauer (be) se réunissent pour la première fois à la recherche d’un théâtre scientifique, physique et fantastique.
Si, dans sa forme, la proposition se révèle iconoclaste, philosophiquement, elle repose sur des fondations solides. Ces larmes n’ont rien d’amer, elles renouent au contraire, avec l’animisme spinoziste qui se refusait à envisager la moindre séparation entre le corps et l’esprit. Le spectateur est donc invité à traverser le miroir. Stradda
L’interprète investit la danse, la performance, le cinéma, le comique de répétition et ouvre le champ de tous les possibles. Quand on connaît la fin, tout devient plus jouissif. Ventilo